Autrefois, la ménopause était souvent vécue comme une petite mort.

Elle signifiait la fin de la fécondité bien sûr. Mais aussi la fin de la féminité. Et même la fin tout court car après 50 ans, il restait généralement peu d’années à vivre.

Aujourd’hui, c’est différent : après la ménopause, il vous reste, Mesdames, environ 30 ans à vivre !

Alors la ménopause est plutôt devenue un cap à franchir. Un passage de la vie avec :

  • Ses avantages comme la fin de la contraception, des menstruations et des gênes qui y sont liées : migraines, douleurs, syndrome prémenstruel…
  • Et ses inconvénients : bouffées de chaleur, insomnies, fatigue, sautes d’humeur, baisse de la libido, prise de poids, augmentation du risque d’ostéoporose…

Car il ne faut pas sous-estimer ce qui se passe dans le corps d’une femme pendant la ménopause.

À l’échelle hormonale, la ménopause est un véritable cataclysme et souvent, ce phénomène a beau être naturel, il peut se transformer en véritable cauchemar.

C’est la raison pour laquelle j’aimerais vous parler aujourd’hui d’une plante extraordinaire car elle peut vous aider à franchir le cap de la ménopause en douceur.

Cette plante est l’igname sauvage, également appelée « wild yam » ou tout simplement « yam ».

Un secret millénaire réservé aux femmes

Vous avez certainement déjà vu ces images de femmes africaines qui réduisent en poudre une chair blanche à l’aide de gros bâtons.

Cette chair blanche est la racine de l’igname, un tubercule consommé en Afrique noire, en Asie et en Amérique du Sud où l’igname est vénérée pour ses vertus thérapeutiques.

Il y a fort longtemps, les Aztèques se servaient déjà de la racine d’igname pour soulager les troubles liés à la ménopause et les Aztèques avaient même qualifié l’igname de « plante gracieuse » en hommage à la femme. 

En 1939, des chercheurs de la prestigieuse Université de Pennsylvanie ont confirmé ce que les Aztèques avaient découvert plusieurs siècles avant.

Ils ont en effet mis en évidence la présence dans les tubercules d’igname, d’une quantité importante d’un précurseur hormonal : la diosgénine, une substance naturelle proche des hormones produites naturellement par la femme et qui stimule les synthèses de la DHEA (l’hormone anti-âge par excellence) et de la progestérone, une hormone sexuelle féminine dont la production décroit lors de la ménopause.

Yam : une offrande de la Nature pour les femmes

La production habituelle d’oestrogènes et de progestérone par les ovaires diminue de façon très importante dès la pré-ménopause et cette diminution s’accentue encore à la ménopause.

Lorsque le niveau de ces hormones diminue :

  • Les bouffées de chaleur apparaissent,
  • les rides se creusent,
  • la graisse abdominale s’accumule,
  • les cheveux tombent,
  • le volume des seins diminue…
  • Cette chute des hormones féminines provoque également les troubles du sommeil et de la libido, l’anxiété et parfois même la dépression.

Au moment de la ménopause, il faut donc trouver un moyen de procurer au corps des œstrogènes et de la progestérone afin de retrouver un meilleur équilibre hormonal et soulager les symptômes de la ménopause.

Et le yam a justement ce pouvoir extraordinaire : il aide à augmenter naturellement les taux des hormones sexuelles, en particulier le taux de progestérone. C’est la raison pour laquelle on entend parfois dire que…

Le yam est une sorte de « progestérone naturelle »

Pour être exact, la seule progestérone « naturelle » est celle produite par les organes de la femme : le placenta, les ovaires et les glandes surrénales.

En revanche, le yam a bel et bien cette capacité unique à pouvoir se comporter comme un modulateur de récepteurs cellulaires et parfois comme un stimulant pour les hormones sexuelles des femmes.

Le yam contient des molécules (les diosgénines) que votre corps utilise pour fabriquer des œstrogènes et de la progestérone. Il pourrait donc compenser le désordre que la ménopause crée dans votre corps.

Contrairement aux traitements aux hormones de substitution (THS), le yam donne à votre corps les moyens de se rééquilibrer lui-même et c’est VOTRE corps qui décide comment il peut utiliser ces molécules de la meilleure des manières. 

Les données scientifiques font encore débat aujourd’hui mais il semble que, après plusieurs semaines d’absorption des molécules présentes dans le yam, les dosages hormonaux peuvent révéler une augmentation des niveaux d’œstrogènes et de progestérone, ce qui permettrait de retrouver un meilleur équilibre hormonal et de soulager naturellement les symptômes de la ménopause. (1)

Le yam semble donc être une piste tout à fait intéressante si vous souffrez de troubles de la ménopause. Et c’est une piste d’autant plus intéressante qu’elle pourrait vous éviter les affres des fameux traitements hormonaux de substitution.

Une alternative aux traitements hormonaux chimiques

Dès 2003, l’ANSM, l’autorité du médicament française a pointé du doigt que, pour des effets positifs légers (-37% de risque du cancer du côlon, -23% pour la fracture de la hanche), les effets négatifs des THS sont terrifiants : (2)

  • Risque d’AVC : +41%
  • Risque de crise cardiaque : +29%
  • Risque de phlébite : +100%
  • Risque de cancer du sein : +26%

Depuis, les THS ont changé de nom… ils sont devenus des THM (traitements hormonaux de la ménopause). Mais c’est pratiquement blanc bonnet et bonnet blanc !

Pendant plus de vingt ans, un médecin américain célèbre, le Docteur John Lee, a alerté l’opinion publique sur les dangers des traitements hormonaux chimiques. Il a également étudié les propriétés du yam, ce qui lui a permis d’atténuer sensiblement chez ses patientes, les troubles de la ménopause et d’enregistrer des succès notables dans le traitement de l’ostéoporose.

Et quand on voit les problèmes posés par les traitements hormonaux chimiques, on comprend à quel point il peut vous être bénéfique d’essayer d’abord, en accord avec votre médecin, de prendre du yam.

D’autant plus que les propriétés du yam dépassent largement le cadre de la ménopause :

Les herboristes apprécient le yam pour ses effets :

  • Énergisants : ces propriétés pourraient être attribuées à la stimulation des glandes surrénales qui sécrètent de multiples hormones dont la DHEA, l’hormone anti-âge par excellence.
  • Cholérétiques : comme l’artichaut, le yam stimule la fabrication de bile et améliore la digestion des matières grasses ingérées.
  • Amaigrissants, antioedémateux et anti-cellulitiques, probablement dus à une action sur le rein (diurétique).
  • Anti-inflammatoires, probablement du fait de la présence de « saponines », qui permettent de soulager certaines douleurs articulaires
  • Le yam contient certains alcaloïdes qui agissent comme antispasmodiques sur l’intestin et permettent ainsi d’aider certains colitiques.

Comment utiliser le yam ?

Les principes actifs du yam en gélules ou en comprimés sont partiellement détruits par l’acidité de l’estomac. 

Idéalement, le yam s’utilise donc plutôt sous forme de crème à utilisation transdermique.

Cette utilisation en application cutanée lui évite d’être métabolisé par le foie. Son action n’est donc pas influencée par les troubles hépatiques.

Dès que vous recevez votre tube de crème, mettez-le au frais.

Ne touchez pas la crème avec les doigts afin de ne pas la polluer mais utilisez une cuillère à café que vous prendrez soin de bien nettoyer après chaque usage.

Appliquez un quart de cuillère à café matin et soir au niveau du pli du coude : un soir le bras droit, et un autre soir à gauche (c’est important pour ne pas saturer les récepteurs cutanés).

Y a-t-il des risques à l’utilisation d’une crème à base de yam ?

Si rien n’est théoriquement sans risque, il faut savoir qu’un quart de cuillère à café de yam devrait permettre d’obtenir environ 10 mg de progestérone.

Or, la production physiologique (normale) de votre corps, en fin de cycle, est d’environ 20 mg par jour : on reste donc dans une « fourchette physiologique ».

De plus, en fonction de l’état de votre peau, de la zone utilisée et de la façon dont vous étalez la crème, l’absorption pourrait être entre 90 et 70%.

Dans tous les cas il faut, par principe, éviter d’utiliser ce genre de crème si vous ou un proche de votre famille avez des antécédents de cancer du sein. De même, soyez prudente si vous avez eu des kystes ou des microcalcifications.

Prenez soin de vous,

Léopold Boileau, Votre correspondant.

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Sources

1 Komesaroff PA, Black CV, Cable V, Sudhir K. Effects of wild yam extract on menopausal symptoms, lipids and sex hormones in healthy menopausal women. Climacteric. 2001 Jun;4(2):144-50.

Wu WH, Liu LY, Chung CJ, Jou HJ, Wang TA. Estrogenic effect of yam ingestion in healthy postmenopausal women. J Am Coll Nutr. 2005 Aug;24(4):235-43.

2 https://ansm.sante.fr/content/download/12906/157071/version/1/file/lp031202.pdf