« C’est quoi le bonheur ? »
Pour répondre à cette question, nous avons longtemps compté sur les prophètes, les philosophes, les poètes et plus récemment, sur les psychologues.
Aujourd’hui, les scientifiques ouvrent de nouvelles pistes.
Celle des « médicaments du bonheur » prescrits à tout-va montre déjà ses limites et ses dangers.
Mais celle qui s’inspire de la sagesse de la Nature éclaire les chemins du bonheur sous un jour étonnant et prometteur.
Nouvelle biologie du bonheur
Pour le neurobiologiste et spécialiste du bonheur, Jean-Pierre Ternaux, le bonheur est une « symphonie cérébrale » dans laquelle jouent votre hypothalamus, votre lobe limbique, votre amygdale, votre hippocampe et dans laquelle dansent des hormones et des neurotransmetteurs comme la dopamine, la noradrénaline, la sérotonine, les endorphines…
L’approche scientifique du bonheur consiste à réécrire la partition de votre symphonie cérébrale pour :
- reprendre le contrôle de vos émotions ;
- mieux gérer votre stress ;
- changer vos habitudes néfastes ;
- Et même vaincre la dépression.
Nos Anciens en avaient l’intuition et désormais, les scientifiques le prouvent : un moyen efficace et sans risque pour réécrire votre symphonie cérébrale est de renouer le contact avec la Nature.
Le bonheur est dans le pré… la forêt, la montagne…
Des chercheurs de la prestigieuse université Stanford aux Etats-Unis ont étudié les effets anti-déprime du contact avec la Nature. (1)
Il ressort de cette étude que les promenades dans la nature font du bien à notre cerveau, nous rendent plus positifs et moins sujets aux ruminations, un facteur de risque important de la dépression.
Ces chercheurs ont observé que 90 minutes de promenade en forêt suffisent pour influencer positivement l’activité neuronale dans notre cortex préfrontal, une région du cerveau qui gère nos émotions.
Selon Gregory Bratman, l’auteur principal de l’étude : « Cette découverte est passionnante car elle démontre l’impact de l’expérience de la nature sur un aspect de la régulation des émotions – un élément qui pourrait aider à expliquer en quoi la nature nous rend plus heureux ».
Ces résultats mesurables scientifiquement valident ce que les sages et les poètes savent depuis longtemps : contempler la Nature contribue à notre bonheur.
C’est aussi sans doute parce que la contemplation invite au silence que la Nature exerce une influence positive sur la biologie de notre cerveau.
Le silence est d’or
Une étude publiée en 2006 a révélé que deux minutes de silence complet sont plus relaxantes que d’écouter de la musique relaxante. (2)
Cet effet a été mesuré sur la base des modifications de la circulation sanguine dans le cerveau et du niveau de cortisol, une hormone du stress.
Les chercheurs ont également observé que le silence modifie en profondeur le fonctionnement de notre cerveau.
C’est ce qui explique que le silence est propice à la méditation, au rêve, à la génération d’émotions positives et à la découverte d’un sens à notre vie.
Encore plus étonnant : 2h de silence suffisent pour créer de nouveaux neurones !
Dans une étude menée en 2013, des scientifiques ont constaté que deux heures de silence par jour permet le développement de nouvelles cellules dans l’hippocampe, une région clé du cerveau associée à l’apprentissage, à la mémoire et à la gestion de nos émotions. (3)
Bien que préliminaires, ces résultats suggèrent que le silence pourrait avoir un effet thérapeutique contre la dépression puisque ce trouble est en partie associé à une diminution du taux de régénération des neurones dans l’hippocampe.
Science et poésie du bonheur
Les nouveaux moyens de la science nous aident à comprendre précisément comment, lorsque nous contemplons la Nature et que notre cerveau goûte le silence, nous pouvons nous reconnecter plus facilement à notre source intérieure de pensées, d’émotions, de souvenirs et d’idées.
En nous reconnectant à cette source intérieure, nous pouvons redonner plus facilement un sens à nos expériences et nos émotions.
Les poètes et les scientifiques sont finalement d’accord : pour avancer sur le chemin du bonheur, il faut faire confiance à la Nature.
Prenez soin de vous,
Léopold Boileau, Votre correspondant
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Sources
1 https://news.stanford.edu/2015/06/30/hiking-mental-health-063015/
2 Heart. 2006 Apr; 92(4): 445–452. Published online 2005 Sep 30. Cardiovascular, cerebrovascular, and respiratory changes induced by different types of music in musicians and non‐musicians: the importance of silence. L Bernardi, C Porta, and P Sleight
3 Is silence golden? Effects of auditory stimuli and their absence on adult hippocampal neurogenesis in Brain Structure and Function · December 2013
Plusieurs études scientifiques ont montré que le facteur No 1, en matière de bonheur ressenti, était la vie sociale, les relations humaines harmonieuses. C’est une évidence; nous sommes avant tout des animaux grégaires. C’est la société qui nous fait humains, c’est elle qui nous rend heureux ou malheureux (c’est d’ailleurs le sens profond de “L’enfer, c’est les autres”).
SELON LE BOUDHA LE BONHEUR EST L ABSENCE DE SOUFFRANCE .A MEDITER
En effet