Si je vous parle d’hypertension, vous pensez probablement à votre coeur, vos artères, vos vaisseaux sanguins.

Mais avez-vous déjà entendu parler de votre « endothélium » ?

Ne soyez pas gêné de répondre « non » – – à l’époque où j’étudiais l’anatomie, je n’en avais jamais entendu parler non plus !

Et il y a une bonne raison à cela.

Jusqu’à récemment, les scientifiques croyaient que l’endothélium était un « organe fantôme ». On savait qu’il existait mais on pensait qu’il ne servait à rien. 

En fait, il s’agit d’un organe crucial pour notre santé !

L’endothélium détient la clé contre l’hypertension

L’endothélium est une sorte de couche de cellophane posée sur la face interne de nos vaisseaux sanguins, celle en contact avec le sang.

Elle est tellement fine qu’il faut un microscope pour la voir. Paradoxalement, l’endothélium est aussi le plus grand organe de notre corps. Si vous l’étendiez, vous pourriez recouvrir un terrain de football !

Les recherches récentes montrent que l‘endothélium est le chef d’orchestre qui donne le tempo de votre flux sanguin.[1]

Le professeur Stéphane Laurent, chercheur à l’INSERM, est l’un des plus grands spécialistes au monde de l’hypertension et des cellules endothéliales.

Voici ce qu’il nous apprend :

« L’endothélium agit sur la régulation et l’autorégulation du calibre artériel et des résistances vasculaires. Il sécrète un grand nombre de produits vaso-actifs qui possèdent un effet myorelaxant, vasodilatateur et antiagrégant. » Lorsque votre endothélium fonctionne normalement, vos vaisseaux sanguins sont souples et votre tension artérielle est normale. En revanche, « la dysfonction endothéliale favorise la vasoconstriction, l’inflammation, l’athérogenèse, la thrombose et la coagulation. »[2]

Derrière ces termes savants se cachent tous les facteurs qui font exploser votre risque d’hypertension.

C’est pourquoi les découvertes récentes sur l’endothélium sont une véritable révolution pour comprendre la manière dont vous pouvez contrôler votre tension artérielle et éviter de gros soucis de santé.

Mais cette découverte récente n’est pas la seule

Au cours des dernières années, on a appris à mieux connaître les mécanismes de l’hypertension artérielle. Ses facteurs de risque. Ses conséquences. Et la manière dont vous pouvez la contrôler.

Par exemple, saviez-vous que :

  • La moitié des personnes hypertendues sont des malades qui s’ignorent.[3]

14 millions de Français souffrent d’hypertension. Cela représente 1 adulte sur 3. Etes-vous l’une de ces personnes ? Quand on connaît les conséquences de l’hypertension, chacun de nous devrait pouvoir répondre à cette question sans la moindre hésitation. Et si vous pensez que cela vaut la peine de faire connaître cette information autour de vous, il vous suffit de transférer ce message.

  • Pour votre tension artérielle, le sucre est encore pire que le sel.[4]

Cette découverte a été publiée dans le British Medical Journal en 2014. Une consommation quotidienne de plus de 74 g de fructose augmenterait de 30% votre risque d’hypertension. Cette étude fait de la consommation de sucre un facteur de risque plus important que la consommation de sel.

  • L’hypertension augmente drastiquement votre risque de démence sénile et d’Alzheimer (en plus de nombreuses autres maladies).[5]

Dans un instant je vais vous dire comment les dernières avancées de la science vont vous aider à mieux réguler votre tension artérielle, naturellement et durablement.

Mais d’abord j’aimerais répondre à cette question que vous vous posez peut-être :

« Pourquoi une personne comme moi devrait se soucier de sa tension artérielle ? »

« C’est vrai après tout, mon médecin surveille ma tension à chaque consultation alors de ce côté-là je suis tranquille. En plus, ça se soigne bien l’hypertension, non ? ».

Si c’est ce que vous croyez alors ce que vous allez découvrir maintenant pourrait vous sauver la vie.

La première chose que vous devez savoir est que, dans le jargon médical, l’hypertension est ce que l’on appelle, un « tueur silencieux ». Elle se développe dans votre corps sans que vous ne vous en aperceviez. Pour rappel, une personne sur trois souffre d’hypertension sans le savoir. L’hypertension s’installe progressivement, sans bruit.

Vous croyez être tranquille jusqu’au jour où, brusquement, on vous annonce que vous êtes hypertendu et que vous devez prendre un traitement en urgence. Parfois c’est pire, on ne détecte jamais que vous êtes hypertendu et vous le découvrez le jour où vous êtes foudroyé par une attaque cardiaque ou un AVC.

Si je vous dis cela, ce n’est pas pour vous inquiéter. Encore moins pour vous faire peur. C’est pour vous alerter sur le fait que, malgré les discours rassurants du corps médical, en France, toutes les 15 minutes, une personne décède d’une crise cardiaque.[6]

Alors oui, votre médecin mesure votre tension régulièrement. Cela fait sérieux. C’est dans le protocole. Cela vous rassure.

Malheureusement, ces contrôles ne vous protègent pas de l’hypertension

Naomi Fischer est spécialiste de l’hypertension et professeur à la prestigieuse université de Harvard aux Etats-Unis.

Selon elle, le premier problème avec ces contrôles ponctuels réalisés chez le médecin est que, sous l’influence de facteurs anodins, votre pression artérielle varie de 10 à 20 points en quelques secondes à peine.[7]

Par exemple, essayez de vous souvenir de la dernière fois que votre médecin a pris votre tension : aviez-vous les jambes croisées ou décroisées ? Votre vessie est-elle pleine ou vide ? Votre bras est-il posé ou suspendu en l’air ? Étiez-vous en train de converser avec le médecin ?

Bien que tous ces facteurs paraissent anodins, ils sont capables de faire monter ou descendre votre tension artérielle et de fausser le diagnostic.

La conséquence est qu’un contrôle ponctuel comme celui qui est réalisé pendant une consultation médicale ne dit rien de ce qui se passe vraiment dans votre corps. C’est la raison pour laquelle vous devriez, dans l’idéal, apprendre à mesurer régulièrement votre propre tension.

Contrairement à ce que vous pourriez penser, c’est loin d’être sorcier. Et le développement des tensiomètres vous permet de le faire facilement chez vous. C’est un moyen beaucoup plus fiable de pour vous faire une idée précise de là où vous en êtes.

L’autre problème sur la mesure de la tension artérielle concerne les paramètres utilisés.

Comme souvent, on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres

C’est un peu technique mais je vais vous expliquer cela simplement et vous allez comprendre.

Votre tension artérielle est considérée « normale » si elle est inférieure à 120/80. Plus spécifiquement, cela signifie que :

  • votre pression systolique – phase de contraction du coeur – est inférieure à 120 mm Hg (millimètres de mercure) ;
  • et que votre pression diastolique – phase de relâchement du coeur – est inférieure à 80 mm

Votre médecin considère que vous faites de l’hypertension lorsque vous dépassez le seuil de 140/90 car au-delà, votre risque d’AVC augmente de 50%.

Mais ce qu’on ne vous dit pas, c’est qu’à partir de 120/80, votre risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire augmente déjà de 46% ![8]

Il est donc beaucoup plus prudent d’agir en amont de ce que les médecins considèrent être un seuil nécessitant d’agir.

Ensuite, dans le cas où votre médecin vous diagnostique l’hypertension, il se montrera sans doute rassurant. L’industrie pharmaceutique a en effet mis à sa disposition un véritable arsenal de guerre chimique contre l’hypertension : diurétiques, bêtabloquants, inhibiteurs calciques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), sartans… Ces médicaments peuvent s’avérer indispensables en cas d’urgence ou en cas d’hypertension aiguë.

Le problème est que, dans la majorité des cas, ces traitements sont prescrits sur le long terme. Et leurs effets secondaires peuvent parfois être dramatiques.

C’est le moment de redoubler de vigilance

En faisant baisser chimiquement votre tension, les médicaments contre l’hypertension créent une cascade de dérèglements métaboliques dans votre corps.

Vos reins, votre cerveau et même votre cœur en prennent un coup :

  • Les diurétiques vident vos réserves de potassium et de magnésium, des minéraux clés pour ces organes vitaux.
  • Les bêtabloquants augmentent votre risque d’œdème du poumon, d’angine de poitrine, de problèmes de thyroïde.
  • Les inhibiteurs calciques provoquent des maux de tête, des œdèmes et sont une cause majeure d’intoxication aux médicaments.

Selon le célèbre cardiologue Michel Lorgeril, les traitements contre l’hypertension pourraient même augmenter votre risque de cancer ![9]

S’engager dans un traitement chimique de l’hypertension est donc une décision beaucoup plus lourde de conséquences qu’on ne veut bien vous le dire.

Si vous êtes déjà sous traitement, je vous invite à la prudence

Malgré tout, si vous prenez déjà des médicaments contre l’hypertension, n’arrêtez pas sans l’accord de votre médecin.

Un arrêt brutal peut provoquer un « effet rebond » très dangereux pour vous. C’est là encore, l’un des effets pervers de ces médicaments contre l’hypertension.

La meilleure chose à faire est donc d’informer votre médecin sur le fait que vous aimeriez progressivement diminuer votre traitement, en espérant pouvoir un jour vous en passer. Faites-le sous son contrôle et en adoptant quelques conseils d’hygiène de vie bien spécifiques.

Car il est en effet possible de reprendre le contrôle de votre tension artérielle de manière 100% naturelle, sur le long terme et sans médicaments.

De nombreuses études scientifiques le prouvent. La plus célèbre d’entre elles a même été couronnée du Prix Nobel.

Revenons maintenant à votre endothélium

En 1998, les chercheurs américains F. Furchgott, F. Murad et J. Ignarro ont reçu le prix Nobel de Médecine.

Ils ont obtenu cette récompense pour leur découverte sur la manière dont nos cellules endothéliales produisent naturellement de l’oxyde nitrique et facilitent la circulation sanguine.[10]

Qu’est-ce que l’oxyde nitrique ?

L’oxyde nitrique est une substance naturelle présente dans notre corps. Il agit comme la poignée d’un robinet d’eau. Lorsqu’il signale aux parois de vos vaisseaux sanguins de s’ouvrir plus largement, votre circulation sanguine augmente immédiatement et votre pression artérielle se régule.

Quand vous êtes jeune, votre endothélium fonctionne normalement et contribue à produire les quantités d’oxyde nitrique dont vous avez besoin.

Toutefois, une étude récente publiée dans le Journal of Global Cardiology & Practice a montré que l’endothélium s’affaiblit avec l’âge. Il produit moins d’oxyde nitrique dans votre corps et c’est l’une des causes majeures de l’hypertension.[11]

Heureusement, il est possible de faciliter le travail de votre endothélium. Pour cela, il suffit d’augmenter vos apports alimentaires en oxyde nitrique.

Vous prendrez bien un peu de jus de betterave ?

La betterave est le meilleur aliment pour augmenter naturellement votre production d’oxyde nitrique.

Il a d’ailleurs été prouvé scientifiquement que la consommation de jus de betterave contribue à réduire la pression artérielle chez des patients hypertendus.[12]

La betterave est riche en nitrates alimentaires – à ne pas confondre avec les nitrates libres qui polluent nos nappes phréatiques à cause de leur utilisation excessive sous forme d’engrais. Lorsqu’ils sont naturellement contenus dans les légumes comme la betterave rouge, les nitrates alimentaires sont transformés en nitrites grâce à des bactéries de notre bouche. Ces nitrites se transforment à leur tour en oxyde nitrique dans votre corps. Vous profitez également de ce même mécanisme en mangeant des épinards, de la roquette, de la mâche.

Certains aliments permettent, quant à eux, de stimuler votre production naturelle d’oxyde nitrique grâce à leur teneur en acides aminés L-arginine et L-citrulline. C’est le cas de la pastèque, du melon et du concombre.

Si vous pouvez consommer ces aliments plus régulièrement, c’est un bon début car votre alimentation est – de très loin – votre meilleur remède contre l’hypertension. Une chercheuse australienne en a fait la preuve de manière spectaculaire.

Hypertension : elle guérit les malades en 7 semaines !

En 1984, le Professeur Kerin O’Dea a fait cette découverte : il est possible de guérir l’hypertension artérielle, sans médicaments et en 7 semaines seulement.[13] 

Quel remède extraordinaire a-t-elle utilisé pour réussir ce miracle ?

Absolument aucun !

À l’époque, Kerin O’Dea étudie les populations aborigènes qui adoptent le mode de vie occidental. Elle constate qu’elles sont rapidement frappées par une épidémie de maladies qui leur étaient pourtant jusqu’alors inconnues : obésité, diabète, cholestérol et… hypertension artérielle.

Elle propose alors une expérience à un petit groupe d’aborigènes occidentalisés et malades. Elle leur demande de retourner vivre comme ils le faisaient avant, au contact de la nature et en se nourrissant uniquement de leur chasse et de leur cueillette.

Résultat ?

En 7 semaines seulement, les membres de ce groupe ont retrouvé une tension artérielle normale ! Ils avaient également perdu 8 kilos en moyenne.

Naturellement, je ne vous dis pas de quitter votre habitation et de vous mettre à la chasse et à la cueillette. Mais il est important que vous réalisiez à quel point l’impact d’un changement de régime alimentaire contre l’hypertension est radical. Et si cela peut vous éviter les effets nocifs des traitements chimiques conventionnels, cela vaut vraiment le coup de faire un effort.

Il existe d’ailleurs une diète spéciale contre l’hypertension. Elle pourrait vous inspirer quelques changements salutaires pour votre santé.

Ces 4 lettres font baisser l’hypertension en moins de 2 semaines !

Le régime DASH a été mis au point par une équipe de chercheurs américains.

En français, le régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) donne « Approches Diététiques pour Stopper l’Hypertension ».

Ce régime favorise une alimentation riche en fruits et légumes, en produits laitiers à faible teneur de matières grasses, en fibres alimentaires solubles, en grains entiers et en protéines de source végétale et pauvre en gras saturés et en cholestérol.

Dans une grande étude menée aux Etats-Unis, cette diète a réduit la tension artérielle de 11,4/5,5 mmHg chez des personnes hypertendues et de 3,5/2,1 mmHg chez des personnes normotendues. Ces résultats sont similaires voire supérieurs à ceux des médicaments contre l’hypertension, les effets secondaires en moins.[14]

En suivant ce lien, vous trouverez un résumé du régime DASH et des exemples de menus.

Les bienfaits du régime DASH sont encore meilleures lorsque vous faites plus d’activité physique, lorsque vous diminuez le stress, la consommation de tabac ou d’alcool.

Et si en plus, vous ajoutez à vos habitudes la prise de quelques compléments nutritionnels bien ciblés comme le magnésium, le potassium ou la coenzyme Q10, vous avez toutes les chances de reprendre le contrôle de votre tension, naturellement, durablement, en respectant les équilibres vitaux de votre corps.

Prenez soin de vous,

Léopold Boileau,
Votre correspondant

P.S. : si vous souffrez d’hypertension ou si c’est un sujet qui vous intéresse particulièrement, je suis curieux de connaître votre expérience. Les problèmes que vous rencontrez. Les questions que vous vous posez. Les astuces qui marchent pour vous et qui pourraient profiter aux lecteurs d’Explora Santé. Pour cela, rendez-vous ci-dessous en commentaire.

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Sources

[1] https://pdfs.semanticscholar.org/f76f/46733e51e28931fec0df52a84c4a5970f2e1.pdf

[2] https://www.infirmiers.com/ressources-infirmieres/documentation/hypertension-arterielle-une-maladie-de-lendothelium.html

[3] http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/10/2018_10_1.html

[4] Open Heart. 2014; 1(1): e000167. Published online 2014 Nov 3. doi: 10.1136 openhrt-2014-000167. The wrong white crystals: not salt but sugar as aetiological in hypertension and cardiometabolic disease. James J DiNicolantonio1 and Sean C Lucan2

[5] Muller, M, Sigurdsson, S, Kjartansson, O, Aspelund, T, Lopez, OL, Jonnson, PV, et al. (2014). Joint effect of mid- and late-life blood pressure on the brain: The AGES-Reykjavik Study. Neurology; 82(24): 2187–2195.

[6] http://www.faisbattretoncoeur.org/fr/l-arr-t-cardiaque/

[7] https://www.health.harvard.edu/heart-health/avoid-these-common-blood-pressure-measuring-mistakes

[8] https://bmcmedicine.biomedcentral.com/articles/10.1186/1741-7015-11-177

[9] http://michel.delorgeril.info/hypertension-arterielle/pourquoi-les-traitements-de-lhypertension-provoquent-des-cancers/

[10] https://www.nobelprize.org/prizes/medicine/1998/furchgott/lecture/

[11] Glob Cardiol Sci Pract. 2014; 2014(3): 291–308. Published online 2014 Oct 16. doi: 10.5339/gcsp.2014.43. Endothelial dysfunction and cardiovascular disease. R. Jay Widmer* and Amir Lerman

[12] (Dietary Nitrate Provides Sustained Blood Pressure Lowering in Hypertensive Patients. Vikas Kapil et al. Novembre 2014)

[13] Diabetes. 1984 Jun;33(6):596-603. Marked improvement in carbohydrate and lipid metabolism in diabetic Australian aborigines after temporary reversion to traditional lifestyle. O’Dea K.

[14] Appel LJ, Moore TJ, Obarzanek E, et coll. A clinical trial of the effects of dietary patterns on blood pressure. N Engl J Med 1997;336:1117-1124.